Petit séisme en Super League cette saison avec la relégation du FC Sion. Ce qui aurait passé pour un scénario improbable en début de saison est devenu réalité quelques mois plus tard. La saison du FC Sion avait pourtant bien débuté par une victoire à Lugano et l’arrivée au club de la star italienne Mario Balotelli. Mais le club est ensuite passé par plusieurs changements d'entraîneurs et de nombreuses désillusions. Autopsie d’une saison à oublier.
La lente agonie
Lorsque le FC Sion s’est retrouvé à la dernière place du championnat mi-mars après une défaite contre Zurich, beaucoup se demandait comment le club en était arrivé là. Cela était également le moment pour un électrochoc afin de relancer le club. Pourtant, ce n’était que le début d’un long déclin. 10 défaites sur les 10 dernières rencontres, incluant le match aller-retour de barrage qui aurait pu sauver le club de la relégation.
Le 13 mai : un tournant symbolique contre Servette
Le match tournant fut sûrement celui du 13 mai contre Servette, mais ce fut surtout un tournant vers le désespoir. En effet, cette défaite humiliante 5 à 0 dans le derby du Rhône a poussé les Valaisans encore un peu plus dans la crise à 3 journées de la fin. Un match qui a cristallisé tous les problèmes que le club a rencontrés durant cet exercice 2022/2023: manque d’engagement et d’agressivité, pas de réaction, pas de fierté. Il est intéressant de noter par ailleurs que les cotes du FC Sion ont commencé à vraiment baisser sur les sites de paris foot Suisse suite à ce match. La preuve que ce match semble avoir définitivement enterré les espoirs du club et ses supporters.
Le cas Balotelli
Passons sur ses frasques hors-terrain, l’italien n’est peut être tout simplement pas ce qu’on attend d’un capitaine. Cette saison, il a donné l’impression d’être plus là pour le spectacle et jouir de son statut de star que pour mouiller le maillot. Et malheureusement il semble que son comportement à peu à peu déteint sur ses coéquipiers. Les joueurs et le staff semblent l’apprécier certes mais à un moment il faut regarder les chiffres. La question qui fâche : est-ce que l'entraîneur a vraiment la possibilité de le mettre sur le banc ? Il coûte en effet cher au FC Sion…dans tous les sens du terme.
La pire saison depuis 2011
Non seulement le FC Sion fut la pire équipe de Super League cette saison, mais c’est également son plus mauvais bilan depuis le retour dans l’élite. Les statistiques le confirment avec en particulier un taux extrêmement faible de victoires à la maison (2 victoires et 4 matchs nuls en 18 parties jouées à domicile). 4 entraîneurs sont également passés cette saison et aucun ne semble avoir trouvé la solution. Dur de bâtir si on change tout le temps, car il faut de la durée pour espérer bâtir quelque chose. Au final, on ne ressent pas d’énergie de groupe dans cette équipe. Et ça n'est même pas incompatible avec les défaites. Il est possible de perdre mais montrer un bon état d’esprit mais ce ne fut pas le cas au FC Sion. La volonté d’avoir des joueurs valaisans est elle aussi un peu trop utopique, sachant qu’on sait que les meilleurs sont de toute façon recrutés ailleurs rapidement.
Une relégation mal vécue
Mathématiquement, il n’y a donc pas débat. Dernier du championnat, le FC Sion est donc logiquement renvoyé en Challenge League la saison prochaine. Un stage en division inférieure qui pourrait probablement faire du bien au vu des problèmes que le club a rencontré cette année. Et que dire de cette tentative désespérée de se maintenir en première division via une approche sur tapis vert en empêchant le jeune promo Yverdon de rejoindre l’élite ? Cela en dit surtout long sur la crise de confiance et la mentalité au FC Sion.
Comment le FC Sion peut-il repartir?
L’important pour le club serait sûrement de rebâtir un peu plus dans la tranquillité suite à cette saison très mouvementée. Créer une bonne ossature, ajouter et bien intégrer des jeunes joueurs et construire sur du long terme. L’objectif n’est peut être pas de remonter trop vite en première division, afin d’éviter de recommencer la même galère avec la même pression. Mais plutôt essayer de rassembler progressivement un groupe avec une vraie cohésion d’équipe afin de redonner le plaisir aux gens de venir au stade.